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SANS L'OMBRE D'UNE TRACE

CHAPITRE 1   Page 20

​

Coincée dans les bouchons, elle maudissait les embouteillages qui lui faisaient souvent perdre un temps précieux. Déjà dix minutes qu’elle était au point mort et Marc qui ne répondait toujours pas à ses appels. Elle souffla, essayant d’évacuer son stress. Alors qu’elle se frayait un chemin au milieu de la circulation, une sirène retentit au loin. L’ambulance la dépassa puis s’arrêta au bout de l’avenue. Surprise, Anna alluma la radio et écouta les actualités.

« Un accident est survenu aux alentours de dix-huit heures, dans le quartier des affaires. Un automobiliste aurait grillé un feu rouge et aurait été percuté par un camion. Â»

La voiture toujours à l’arrêt Anna monta le son de l’autoradio, de plus en plus inquiète.

 Â« Les deux conducteurs sont dans un état grave. Les ambulances viennent tout juste d’arriver et les routes sont totalement coupées. Nous vous déconseillons cet itinéraire. Prochain point d’information dans quinze minutes. Â»

Les yeux écarquillés, elle éteignit le moteur de sa voiture et se dirigea à pied vers le lieu de l’accident. Un attroupement s’était déjà formé autour des véhicules accidentés. La police délimitait le secteur afin de préserver toutes les traces.

Anna s’approcha au plus près et scruta la scène. Des morceaux de ferraille et de plastique jonchaient le sol. Sous le choc de la collision, les véhicules étaient méconnaissables et des objets en tout genre s’étaient éparpillés. Parmi eux, un en particulier attira son attention. Elle poussa un cri d’effroi et de stupeur. Droit devant elle, un policier s’approcha prudemment.

— Madame, ne restez pas là.

Elle n’arrivait pas à articuler, un seul mot lui revenait : Non.

— Madame, vous entendez ce que je vous dis ?

— Non, dit-elle doucement.

— Allez circulez !

— Où est-il ?

Sa voix se fit plus forte et elle avait du mal à se contrôler.

— De quoi parlez-vous ? Vous allez bien ?

Elle fit un signe au policier en lui montrant du doigt un objet parmi les décombres.

— Le lapin en peluche, c’est celui de ma fille.

— Pardon, vous êtes sûre ?

— Où est-il ? Mon mari, où est-il ?

— Madame, calmez-vous. Comment s’appelle votre mari ?

Son pouls s’accéléra et elle se mit à trembler. Le sol s’effondrait sous ses pieds, sa vie venait de basculer. Courant à toute allure jusqu’aux ambulances, elle s’écria :

— Marc !!!

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SANS L'OMBRE D'UNE TRACE

CHAPITRE 13  Page 245


À bord de la voiture de police, Anna envoya un bref message à Antoine. Comme promis, elle le tenait informé de l’évolution de l’enquête. Durant le trajet, son cœur s’était accéléré allant jusqu’à lui faire ressentir que cette piste était la bonne. Tout concordait, il n’y avait plus qu’à espérer qu’Alex y soit encore…

Une fois les patrouilles placées de part et d’autre du bâtiment, l’inspecteur Ricci adressa à Anna un signe de la main. Munie également d’un gilet pare-balle, elle le rejoignit illico puis se plaça à ses côtés afin de se joindre à la concertation. L’inspecteur fit un dernier bilan de la situation. Chacun se placerait à son poste et au déclenchement de l’assaut, tous les étages seraient fouillés au peigne fin. De la voix grave et autoritaire d’Eduardo Ricci, Anna ne perçut qu’un léger son. Elle était obnubilée par la structure de l’édifice. Cet hôtel, elle l’avait déjà vu, elle en était persuadée.

En quelques secondes, elle fit le rapprochement avec l’un de ses rêves, le dernier, plus précisément. Convaincue du caractère prémonitoire de ce souvenir, elle leva la main et stoppa aussitôt la conversation. Tous l’observaient, le regard sceptique. Qu’avait-elle de si urgent à dire ?

— Je sais où il se trouve, affirma-t-elle.

— Vous êtes déjà venue ici ? lança un membre de l’équipe.

— Non et vous ne me croiriez pas si je vous disais comment je le sais, mais pour faire court, il est dans la chambre vingt-quatre, dit-elle d’un ton assuré.

Penchant légèrement la tête, l’inspecteur discerna sa conviction et sut qu’elle était sûre d’elle. Même si tout l’accusait au départ de l’enquête, Anna avait toujours accepté de coopérer. La mise sur écoute, la lettre anonyme, les relais d’informations…Pourquoi mentirait-elle maintenant ?s’interrogea-t-il. Sans chercher d’autre explication, il écouta son instinct de flic et procéda à un changement de stratégie en plaçant la moitié de ses hommes au niveau de la chambre vingt-quatre.

Arrivée devant la porte, Anna contourna l’agent qui était placé devant elle, puis se baissa et souleva le tapis. L’inspecteur leva précipitamment une main, notifiant à ses équipiers de ne pas intervenir. Puis elle récupéra la clé qui s’y trouvait et la fit pénétrer dans la serrure. D’une main tremblante, elle ouvrit la porte.

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